MEDIAPART. Depuis plusieurs mois, des Israéliens handicapés manifestent pour réclamer une augmentation de leurs allocations. Une mobilisation sociale rare qui montre les limites du modèle néolibéral israélien.
Depuis des semaines, c’est le même rituel. Le soleil se lève à peine, mais Eyal Cohen et ses camarades occupent déjà le terrain. Cloué dans un fauteuil roulant à cause d’une bactérie, cet Israélien de 52 ans, père de deux enfants, dirige l’association Les handicapés deviennent des panthères. Ce mardi 3 octobre, ils sont encore une trentaine à bloquer l’entrée du port d’Ashdod, au sud d’Israël. Une dizaine de voitures ont été positionnées pour stopper le trafic. Les handicapés eux-mêmes se plantent devant les gigantesques cabines des camions de marchandises.
Ils réclament que l’allocation mensuelle perçue par les Israéliens handicapés, actuellement fixée à 2 342 shekels (environ 566 euros), soit revalorisée pour atteindre le montant du salaire moyen israélien, qui s’élève à 5 300 shekels (environ 1 280 euros).
Cette mobilisation vient égratigner l’image de la vertueuse « nation start-up » dont les entrepreneurs du monde entier font l’éloge et prouve que la success story de l’économie israélienne a laissé des victimes derrière elle. Le virage néolibéral enclenché dans les années 1980, approfondi au tournant des années 2000, ainsi que les coupes budgétaires opérées après la récession due à la seconde Intifada ont accouché de fortes inégalités…
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