MEDIAPART. Dimanche 18 novembre avait lieu le premier tour de l’élection législative partielle dans la 1ère circonscription de l’Essonne faisant suite à la démission de Manuel Valls. A l’issue du vote marqué par une forte abstention (seulement 18 % des inscrits se sont rendus aux urnes) Francis Chouat, maire d’Evry, a récolté 30 % des suffrages tandis que Farida Amrani plafonne à 17,8 %. Le second tour aura lieu le 25 novembre. Ci-dessous, notre reportage durant la campagne.
Evry, Corbeille-Essonnes, envoyée spéciale.– « On n’est pas passés à grand-chose la dernière fois, alors il faut redoubler d’efforts. » Le mot d’ordre est lancé. Samedi 10 novembre, au QG de La France insoumise près de la gare d’Évry-Courcouronnes, des dizaines de militants sont sur le pied de guerre. Malgré la pluie, ils partent frapper aux portes des habitants de la première circonscription de l’Essonne (Évry, Courcouronnes, Corbeil-Essonnes, Bondoufle, Lisses et Villabé) pour les convaincre de voter Farida Amrani.
En juin 2017, l’Insoumise avait échoué avec seulement 139 voix de retard sur Manuel Valls. Depuis la démission de l’ancien premier ministre, parti briguer la mairie de Barcelone, la fonctionnaire territoriale de 42 ans fait donc figure de favorite. « Sur le terrain, les gens nous disent qu’ils n’en peuvent plus de la politique de Macron, que tout augmente sauf les salaires », raconte-t-elle, avant d’ajouter, prudente : « Une bataille n’est jamais gagnée d’avance. »
Il faut dire que son nouvel adversaire, le maire d’Évry, Francis Chouat, a mis le paquet. L’ex-socialiste, fidèle de Manuel Valls, aux côtés duquel il a officié de longues années, s’est déclaré candidat avec le soutien de l’ensemble des autres maires de la circonscription, dont plusieurs appartiennent aux rangs de la droite.
Parmi eux, notamment, l’ex-LR et maire de Courcouronnes Stéphane Beaudet, proche de Valérie Pécresse. Ou encore Jean-Pierre Bechter, successeur de Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes. Pour l’occasion, ce dernier s’est mis en retrait du parti Les Républicains, même s’il compte bien le réintégrer une fois l’élection terminée.
Afin de justifier cette curieuse alliance, Francis Chouat et Stéphane Beaudet ont vanté ces dernières semaines une initiative « inédite », au-delà des étiquettes politiques, fruit d’un « long travail en commun sur le territoire ». Sur les affiches de Francis Chouat placardées un peu partout dans la circonscription, point de logo politique, mais ce slogan : « Unis pour vous défendre ». À cela s’ajoute l’idée, distillée sur les réseaux sociaux, d’une « union sacrée », indispensable face au « péril » d’une France Insoumise jugée « antirépublicaine » et « violente ».
Vaste opération de storytelling, selon la plupart des autres candidats interrogés par Mediapart, qui évoquent à l’unisson des considérations bien plus prosaïques…
Lire la suite de cet article publié en novembre 2018 sur le site de Mediapart.
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