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En Seine-Saint-Denis, la droite poursuit sa conquête

MEDIAPART. En 2014, six villes du 93 dirigées par la gauche, dont trois par le PCF, sont tombées aux mains d’élus LR et UDI. Vantant son implantation locale, la droite veut y voir la preuve que la gauche n’a pas le monopole dans les « quartiers ». Et espérer que d’autres bastions de la « banlieue rouge » tombent en 2020.

C’était en novembre 2017. Dans l’édito de son journal municipal, le maire Les Républicains (LR) du Blanc-Mesnil, Thierry Meignen, suggérait de débaptiser l’avenue « Lénine » de sa ville. « Lénine est devenu un héros romantique au point […] de donner son nom à certaines rues en dépit des millions de morts que son idéologie a générés. Personne n’aurait l’idée d’habiter rue Adolf-Hitler », écrivait-il. « Provocation », selon son propre aveu, qui n’a pas été suivie d’effet, mais qui en dit long sur l’esprit conquérant de la droite en Seine-Saint-Denis.

Dans le département, la « ceinture rouge » se délite lentement depuis la fin des années 1970. En 2014, coup de tonnerre : pour la première fois, la droite y engrange plus de communes que la gauche. Six villes dirigées par cette dernière, dont trois par le Parti communiste (PCF), tombent aux mains d’élus LR (ex-UMP) et UDI.

Parmi elles, le Blanc-Mesnil, Saint-Ouen et Bobigny mettent fin à respectivement 83 ans, 69 ans et 94 ans de règne « coco » ininterrompu. La chute de Bobigny, chef-lieu du département, est un véritable séisme. C’est un conducteur de travaux inconnu au bataillon, Stéphane de Paoli, qui décroche la timbale avec le soutien de l’UDI et de son très influent patron Jean-Christophe Lagarde, maire depuis 2001 de la ville voisine de Drancy.

À cela s’ajoute la perte de Livry-Gargan, arrachée par le maire LR Pierre-Yves Martin à Alain Calmat, un ancien ministre de Mitterrand, et à plusieurs décennies de domination socialiste. Mais aussi le retour de la droite à Villepinte et à Aulnay-sous-Bois, qui avaient déjà été conquises par des élus de droite dans le passé…

Lire la suite de cet article publié par Mediapart en février 2019.

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